CONVENTION INTERNATIONALE RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT
Pourquoi des droits pour les enfants ?
Jusqu’au début des années 1900, les enfants n’étaient pas vraiment considérés comme des personnes à part entière. Ils-elles travaillaient, étaient exploité-e-s, vendu-e-s, abandonné-e-s… Ils-elles n’allaient pas à l’école, travaillaient dans les champs, les usines, étaient peu soigné-e-s et pris-e-s en considération. Plusieurs personnes, dont Janusz Korczak, ont commencé à affirmer que les enfants sont des personnes. Ils-elles méritent mieux, doivent être écouté-e-s et respecté-e-s ! Réclamer une charte allait être un moyen pour les défenseurs et défenseuses du début du 20ème siècle de partager cette vision de l’enfant.
Créer des droits pour les enfants au travers d’une Convention oblige les adultes à prendre soin d’eux et à leur permettre de grandir et de se développer harmonieusement. Puisque cet accord est international, il impose de protéger les enfants partout dans le monde.
Janusz Korczak (1878-1942)
Pédiatre et écrivain polonais, Janusz Korczak était un ami des enfants. Il est le premier dans les années 1920 à affirmer que les enfants sont des personnes et qu’ils ont des besoins spécifiques. Fort de ses convictions, il a défendu un autre regard sur l’enfant, réclamant une charte de la Société des Nations. Son travail et ses idées auront inspiré la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
Son dévouement aux enfants et à leur défense le conduira à suivre les orphelins dont il s’occupait en 1942, déportés dans un camp de concentration de Treblinka où il sera tué avec eux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Janusz_Korczak
Eglantyne Jebb (1876-1928)
Née en Grande-Bretagne, Eglantyne Jebb commence sa carrière en tant qu’institutrice primaire. Début du 20ème siècle, elle se tourne ensuite vers l’action sociale en rejoignant la Charity Organisation Society de Cambridge, une association caritative œuvrant auprès des personnes pauvres.
A la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918), Eglantyne Jebb et sa sœur Dorothy Buxton se donnent pour mission d’informer l’Angleterre des conséquences de la guerre. Elles publient des articles racontant la famine et le désarroi dans lequel se retrouve les populations et notamment, les enfants. Cette situation alarmante renforce les convictions d’Eglantyne Jebb et l’encourage à fonder l’organisation caritative Save the Children Fund.
En 1919, elle s’engage dans l’Union Internationale de Secours aux Enfants (UISE) fondée à Genève par le Save the Children Fund et sous le patronage du Comité International de la Croix Rouge. En 1923, l’UISE rédige la Déclaration des Droits de l’Enfant qui sera adoptée en 1924 par la Société des Nations sous le nom de « Déclaration de Genève ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eglantyne_Jebb
Lexique :
CONVENTION : accord pris entre deux parties (personnes, pays, associations…) qui rend obligatoires des décisions prises.
INTERNATIONAL-E : qui relie plusieurs nations (pays) entre elles
DROITS de l’enfant : garanties générales qui permettent à l’enfant d’être protégé en tant qu’être humain
ENFANT : tout être humain de moins de 18 ans (sauf si l’État détermine une autre majorité légale)
RATIFIER : Approuver, confirmer, marquer son accord, reconnaître comme vrai.
https://www.humanium.org/fr/les-droits-de-l-enfant/
Histoire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant
1919 : Eglantyne Jebb crée l’association Save the Children Fund
1920 : Janusz Korczak réclame une charte de la Société des Nations
1923 : L’UISE rédige la Déclaration des Droits de l’Enfant
1924 : La Société des Nations adopte la « Déclaration de Genève ». Composé de 5 articles, ce texte reconnaît certains droits fondamentaux des enfants, mais n’est pas contraignant pour les États.
1934 : Le texte de la Déclaration de Genève est de nouveau approuvé par l’Assemblée Générale de la Société des Nations et les États s’engagent à inclure ces principes dans leur législation.
1947 : Création du Fonds International de Secours à l’Enfance (FISE). Cette initiative est prise pour venir en aide aux milliers d’enfants que la Deuxième Guerre Mondiale aura abandonnés.
1948 : Adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par l’Assemblée générale des Nations Unies.
1953 : Le FISE devient l’UNICEF (United Nations International Children’s Emergency Fund), une organisation internationale permanente.
1959 : La Déclaration des Droits de l’Enfant contenant 10 principes définissant l’enfant comme sujet de droit, comme une personne à part entière est adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Le texte ne fait pas l’unanimité auprès des tous les États et n’a aucun pouvoir permettant de contraindre les pays. Cependant, cette Déclaration marque une réelle volonté de prendre soins des enfants. Elle sera complétée par d’autres textes comme le Pacte International relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels (espace)et le Pacte relatif aux Droits civils et politiques.
1979 : L’ONU (Organisation des Nations Unies) déclare l’année 1979 comme « Année internationale de l’Enfant ».
1989 : L’Assemblée générale des Nations Unies adopte à l’unanimité la (espace)« Déclaration Internationale des Droits de l’Enfant ». Elle comporte 54 articles énonçant des droits civiques, sociaux et culturels.
https://www.humanium.org/fr/histoire-des-droits-de-l-enfant/
https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/Sequence%201_3-documentfournis-College.pdf
https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/Sequence%201_3-documentsfournis-Primaire.pdf
Le savais-tu ?
Tous les pays du monde ont signé cette Convention. C’est-à-dire que chaque État a marqué son accord avec ce texte. À l’heure actuelle, seuls les États-Unis ne se sont pas engagés à mettre en œuvre les Droits de l’Enfant. Tous les autres pays ont, quant à eux, ratifié la Convention. Cela signifie que chaque État doit tout mettre en œuvre pour garantir que les Droits sont respectés partout dans son pays.
https://www.humanium.org/fr/etats-signataires-et-parties/
La CIDE
La Convention Internationale des Droits de l’Enfant est composée de 54 articles comprenant des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Tous ces droit dont basés sur 4 principes généraux :
- La non-discrimination
- L’intérêt supérieur de l’enfant
- Le droit à la vie, la survie et au développement
- Le droit à la participation
Ces principes doivent être respectés pour guider la mise en œuvre des droits.
LA NON-DISCRIMINATION
La Convention s’adresse à tous les enfants ! La religion, le sexe, la langue, l’opinion politique, la couleur de peau, la culture, l’ethnie, l’origine sociale ou économique, la naissance, un éventuel handicap ne peuvent en aucun cas faire l’objet de distinctions ou de discriminations.
De plus, les États s’engagent à mettre tout en œuvre pour garantir que les enfants soient protégés de toutes formes de discrimination.
L’INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE L’ENFANT
Cette notion est récurrente dans la Convention. Le fait que ce soit l’intérêt de l’enfant qui prime doit guider les décisions et les choix posés par les États.
LE DROIT A LA VIE, LA SURVIE ET AU DÉVELOPPEMENT
Chaque enfant a droit à la vie. Chaque État doit tout mettre en œuvre pour que cela soit possible, et ce dans un environnement sain lui permettant de grandir et de se développer harmonieusement et dignement.
LE DROIT A LA PARTICIPATION
Chaque enfant a le droit de s’exprimer librement, d’avoir une opinion et de la partager. Ce droit est valable dans la mesure où il garantit le respect des droits des autres.
L’enfant a le droit de s’exprimer sur tout ce qui le concerne et doit être écouté par les adultes qui l’entourent. Son point de vue doit être entendu dans la prise de décisions le concernant.
Quelques exemples de droits :
- Droit à une alimentation saine
- Droit à une bonne santé
- Droit à l’école
- Droit de s’associer à d’autres enfants
- Droit de ne pas être abusé-e sexuellement
- Droit au logement
- Droit de ne pas être maltraité-e
- Droit d’exercer sa religion
- Droit de s’exprimer librement
- Droit de recevoir des informations adaptées et utiles
- Droit de ne pas être exploité au travail
- Droit d’avoir une famille
- Droit à la justice
https://www.humanium.org/fr/texte-integral-convention-internationale-relative-droits-enfant-1989/
https://www.humanium.org/fr/convention-droits-enfant-adaptee-aux-enfants-des-10-ans/
https://kids.unicef.be/La-charte-des-droits-des-enfants
Le Délégué général aux Droits de l’Enfant
En Fédération Wallonie-Bruxelles, il existe un Délégué général aux Droits de l’Enfant. Sa mission est de veiller à la sauvegarde des droits et des intérêts des enfants. Il s’appelle Bernard DE VOS.
Son site : www.dgde.cfwb.be